mercredi 23 novembre 2016

SYMPOSIUM MONDIAL SUR LA RECHERCHE SUR LES SYSTEMES DE SANTE, PASSER DES PRINCIPES DE VANCOUVER A LA PRATIQUE DANS DES DISTRICTS D'AFRIQUE SUB-SAHARIENNE


Le quatrième symposium Mondial de la recherche sur les systèmes de santé a eu lieu à Vancouver (Canada) du 14 au 18 novembre 2016. Le thème était « Résilience et réactivité des systèmes de santé dans un monde en changement ». Un point clé de ce symposium est la place accordée aux populations minoritaires.

Résilience et réactivité des systèmes de santé : c’est quoi ?
Pour moi, la résilience des systèmes de santé est sa capacité à pouvoir faire face aux besoins des populations et à des défis émergents. Il s’agit d’offrir des soins centrés sur le patient, la famille voire la communauté pour réduire au minimum la morbidité et la mortalité évitables. La résilience va donc au-delà de la disponibilité des ressources et de l’accès aux soins pour prendre en compte les adaptations nécessaires tant structurelles qu’organisationnelles requises pour lever les défis et les barrières et garantir la couverture universelle aux soins et services de santé de qualité.
De plus, la résilience va également au-delà du renforcement du système de santé qui est le renforcement des différents niveaux de capacités des systèmes de santé – intrants ; compétences et aptitudes ; infrastructures et personnels ; capacité structurelle, systémique et de rôle.
La réactivité est selon l’OMS (2000) dans son rapport sur la Santé dans le Monde sa capacité à répondre aux attentes de la population. La réactivité comprend deux grands volets: a) le respect de la personne (dignité, confidentialité et autonomie des personnes et des familles concernant les décisions relatives à leur propre santé); et b) attention accordée au client (rapidité de la prise en charge, accès aux réseaux d'aide sociale pendant les soins, qualité de l'environnement et choix du prestataire).
Résilience et réactivité des systèmes de santé : un mythe ?
Pour certains lecteurs, en particulier ceux qui vivent dans les pays à faible revenu en général et en Afrique sub-saharienne en particulier, ces définitions les laisseront perplexes quand ils vont comparer leurs relations avec leurs systèmes de santé et ces critères requis pour un système de santé de qualité. En effet, ils vivent dans des contextes marqués par de fréquentes épidémies, des maladies infectieuses endémiques (paludisme, tuberculose, VIH/sida, infections respiratoires et diarrhéiques) et de maladies chroniques non transmissibles (diabète, hypertension, cancers…). Celles-ci aboutissent à une forte morbidité et mortalité qu’un système de santé fort, résilient ou réactif aurait dû prévenir et/ou traiter. En effet, les enfants meurent de paludisme, de diarrhée ou de maladies respiratoires. Dans certains pays d’Afrique sub-saharienne, moins de 10% d’enfants infectés par le VIH ont accès au traitement et de fréquentes ruptures en approvisionnement en antirétroviraux limitent la compliance au traitement de ceux qui en ont accès. Les femmes enceintes n’ont pas à accès aux soins de qualité pour réduire la mortalité maternelle. Enfin, les maladies chroniques sont en recrudescence sans que les systèmes de santé soient préparés pour les prendre en charge.
Résilience et réactivité des systèmes de santé : y a-t-il une lueur d’espoir ?
La réponse à cette question est difficile si l’on veut éviter d’être pessimiste. Mais on peut se rendre aussi compte que l’optimisme pourrait avoir des limites. Toutefois, il y a un chemin à parcourir pour arriver à ce stade où les besoins et les attentes des populations sont couverts. Au début, il y a des choses parfois très simples que les systèmes de santé doivent mettre en œuvre et qui n’exigent pas trop de moyens. Ce sont les mesures préventives et promotionnelles. Ces interventions vont au-delà du système de santé pour inclure tous les autres secteurs apparentés. Il s’agit par exemple de garantir l’hygiène et l’assainissement, la sécurité alimentaire, le développement urbain et rural, l’accès à l’éducation et à l’emploi. La mise en œuvre effective de ces interventions permet de progresser et d’avancer sur le chemin de la résilience. Et pour ces interventions, les pays riches et pauvres peuvent le faire si une prise de conscience et un engagement politique sont faits pour allier tous les gestionnaires des services publics et privés dans cette perspective d’amélioration des conditions de vie des populations.
Il s’agit en définitive de mettre le bien-être des populations au centre de toutes les politiques publiques. Cela est donc possible. Pour cela, il faudrait de la volonté politique pour mettre en place des mécanismes de redevabilité et de contrôle social. Celles-ci permettent que les populations, bénéficiaires d’abord adoptent des comportements et des pratiques responsables. Ensuite, que les gestionnaires soient redevables auprès des populations pour que les services privés et publics soient à finalité publique c’est-à-dire garantissent une gestion efficiente du bien public.
Des systèmes de santé locaux forts, une précondition pour la résilience et la réactivité des systèmes de santé
Il est difficile de parler des systèmes de santé résilients si au niveau de chaque village, commune ou unité administrative, les structures sanitaires ne prennent pas en compte les minorités, les populations d’accès difficile, les pauvres et autres groupes à risque. L’évaluation nationale par des évaluations d’impact, des enquêtes démographiques et de santé ou des enquêtes ménages aboutissent à des moyennes parfois satisfaisantes. Des conclusions sont souvent positives comme l’atteinte de l’Objectif fixé. Mais ces conclusions cachent des iniquités, des discriminations et des exclusions de l’accès aux soins. Il est donc important que les évaluations soient désagrégées sur des systèmes locaux de santé. La notion d’intersectionnalité dans la pratique et les politiques est fondamentale pour désagréger les données nationales sur des groupes de populations (sexe, âge, religion, ethnies…) et des systèmes de santé locaux. La connaissance des inégalités permettrait d’adapter à  chaque groupe spécifique et à chaque système local de santé les approches pour répondre localement aux besoins des populations.
En conclusion
Il reste encore un long chemin à parcourir pour arriver à des systèmes de santé résilients et réactifs dans plusieurs pays à faible revenu et en Afrique sub-saharienne en particulier. Mais, cela est possible d’appliquer les principes issus du Symposium de Vancouver à tous les systèmes locaux de santé. Mais, dans de nombreux pays d’Afrique sub-saharienne, les conditions ne sont pas encore réunies pour y arriver dans un avenir proche. En effet, les interventions des organisations internationales détournent et orientent malheureusement les systèmes de santé vers la réponse aux maladies qu’à la transformation des systèmes de santé pour répondre aux besoins des populations.
La prise de conscience est requise pour réorienter les systèmes de santé vers la recherche du bien-être effectif des populations. Elle passe et ne pourrait passer que par une appropriation, une mise en œuvre des interventions et la recherche de la résilience par tous les détenteurs d’enjeux au niveau des systèmes locaux de santé.

Par Basile Keugoung, MD, MPH, PhD

lundi 3 octobre 2016

LE SIMS 2.0, UN SYSTÈME DE MONITORAGE POUR LE SUIVI ET AMÉLIORATION DE LA QUALITÉ DE L’OFFRE DES SERVICES VIH/SIDA. QU’EN EST-IL DE SON UTILISATION SUR LE TERRAIN ?

Le PEPFAR constitue la pierre angulaire de l’Initiative Présidentielle de Santé Mondiale (« Global Health Initiative » ou GHI), qui a engagé 63 milliards de dollars sur six ans pour soutenir les pays partenaires dans l’amélioration et l’expansion de l’accès aux services de santé. La vision ultime étant de créer une génération sans sida à travers les trois axes stratégiques que sont : (i) Pérennisation et Responsabilité partagée ; (ii) Qualité, Surveillance, Transparence, et redévabilité pour l’impact et enfin (iii) Accélération d’interventions clés pour le contrôle de l’épidémie.
De ce fait, tous les sites et toutes les organisations qui bénéficient d’un soutien de ce programme  doivent être intégrés dans un processus d’amélioration continue de la qualité à travers un nouveau système de monitorage, appelé « Site Improvement through Monitoring System ou SIMS 2.0 ». Ce nouvel outil, remplace le Site Monitoring System ou SMS, qui était utilisé jusqu’en 2014. Le SIMS 2.0 a pour but essentiel d’accroître l’impact du  programme PEPFAR sur l’épidémie du VIH à travers un suivi standardisé de la qualité des services au niveau des établissements sanitaires et dans la communauté quelque soit le domaine programmatique soutenu.
Ce système permet d’une part, de mettre l’accent sur le principe de la redévabilité  entre les acteurs du programme PEPFAR et d’autre part de donner implicitement une idée de la qualité de l’assistance technique que les points d’offre de services reçoivent des partenaires de mise en œuvre (PMO) et/ou de l’équipe pays du PEPFAR. Ainsi, il donne une meilleure compréhension de la qualité du programme du PEPFAR au point d’offre de service, au sein d’une aire géographique donnée.
En pratique chaque site ou organisation bénéficiant de l’appui du PEPFAR reçoit la visite d’une équipe pays de cette institution au moins une fois par an. L’équipe applique l’outil d’évaluation SIMS 2.0 à la structure, service par service et activité par activité. L’opération se termine par l’attribution d’un score global en pourcentage. Les partenaires de mise en œuvre qui soutiennent le site ou l’organisation, ont dans leur cahier de charge la « mise à niveau » de ces structures. Ces PMO pourront être  jugés  par l’équipe pays du PEPFAR en fonction du score obtenu par le site visité, et cela pourra conditionner la reconduite du contrat qui garanti l’attribution des financements pour les années suivantes à ce PMO. On peut affirmer sans se tromper que l’enjeu pour les PMO semble être désormais d’avoir de bons scores aux visites d’évaluation SIMS pour s’assurer de la reconduite de leur financement. Ainsi on est amené à se demander si les résultats issus de cette activité d’évaluation reflètent réellement la réalité. Est-ce qu’une vraies « mise à niveau » des sites et organisations est faite ? N’est ce pas juste pour faire du saupoudrage et avoir bonne figure aux yeux de l’équipe pays PEPFAR?

Par ailleurs l’outil, dans sa forme actuelle semble faire la promotion du respect des standards nationaux et internationaux car il s’adapte à la réalité du système de santé en place dans le pays. Son application sur le terrain implique les équipes issues des parties prenantes étatiques nationales. Par ailleurs, il est important de retenir que les premiers utilisateurs au niveau le plus décentralisé du système de santé doivent être impliqués dans le processus de conception et de validation des outils de monitorage des activités sanitaires.

Toute analyse faite, il ressort que  le défi à relever ici reste l’appropriation effective de cet outil par les autorités sanitaires des pays et de sa probable utilisation dans le monitorage de l’ensemble des entités du système santé nationale. Cela pourrait constituer une ébauche de solutions à l’obstacle de la fragmentation des outils  d’évaluation et de mise à niveau efficiente des systèmes de santé.

Bangaly Doumbouya 

samedi 26 mars 2016

RÉFORME DU SYSTÈME D'INFORMATION SANITAIRE EN CÔTE D'IVOIRE, QUELLES LEÇONS SUR LA CAPACITATION DES ACTEURS DÉCENTRALISÉS

CONTEXTE

     Création d’un SIG en côte d’ivoire
      En 1995 avec l’appui de la coopération françaises (CF) et canadienne (ACDI) mais seulement données  de routine des ES, pas les programmes verticaux.
1ère réforme 
1995-1999 : création d’un SIG unique, qui intègre et les données de routine des ES et des programmes verticaux.
2ème réforme 
      2005-2007 : introduction de nouveaux indicateurs du VIH/sida et de la TB;
      intégration de nouveaux logiciels.  (PEPFAR, fonds mondial)
3ème réforme 
      Depuis 2013 : introduction du logiciel DHIS2 par le MSLS avec l’appui de MEASURE EVALUATION.

Qu’est ce que le DHIS2?

      DHIS 2 : logiciel libre développé par l’Université d’Oslo en 1994. Il est conçu et utilisé pour la saisie, l’analyse, la diffusion et l’évaluation de données pour de nombreux programmes de santé.
DHIS 2 est un entrepôt de données conçu pour stocker les données de santé essentielles et ainsi favoriser l’information pour l’action.


LECONS APPRISES DE LA REFORME DU SIS CIV

I. Ressources humaines
Renforcement des capacité des acteurs décentralisés (comment?)
  1. Analyse situationnelle
     Identifier les besoins en renforcement
     Planifier les activités de renforcement
  1. Organisation de sessions de formation théorique et pratiques
  2. Organisation des sessions de coaching sur site
  3. Supervision des acteurs sur l’utilisation du DHIS 2
Evaluation du processus de renforcement de capacité des acteurs


II. Ressources matériels
      Réhabilitation d’infrastructures (bureau, salle de travail…)
      Acquisition d’équipements et meubles
      Acquisition d’outils informatiques ( PC, mobile, applications  androïdes…)
Déploiement de Logiciels nouveaux : DHIS2


III. Disponibilité de l’information: Temps, la  distance et la mobilité
      Déploiement du SIS jusque dans les communautés et centres de santé
      Réduction le nombre de formulaires papier
      Accès immédiat au niveau national aux données  saisies localement
      Partage de l’information critique
      Renforce les réseaux de santé et améliore la communication


CONCLUSION

Des points à retenir:

Nécessité d’évaluer constamment le SIG d’un pays afin d’améliorer la performance de sa qualité

La dernière reforme du SIG de la Côte d’Ivoire a  permis à celui-ci de s’inscrire au cœur des TICs, et aussi de permettre d’améliorer la capabilisation des acteurs au niveau décentralisé.

En perspective, il faudra travailler pour obtenir un SIG véritablement défragmenté en côte d’Ivoire.



mercredi 5 juin 2013

Renforcement des districts de santé : Tout le monde en parle mais… les districts restent faibles



photothèque aconda vs ci
 Le renforcement des districts de santé a été reconnu comme une stratégie indispensable pour l’atteinte des objectifs globaux de santé tels que les Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD). Tous les acteurs mondiaux sont unanimes qu’il faut renforcer les districts de santé et ont mis cela comme l’un de leurs objectifs.
Mais la réalité est différente sur le terrain en Afrique sub-saharienne. Il est vrai que l’on a observé ces dernières années l’amélioration des indicateurs de santé. Nous pouvons citer le nombre de personnes mises sous traitement antirétroviral (près de 7 million), le nombre de tuberculeux traités, le nombre femmes enceintes ayant bénéficié des kits gratuits d’accouchement ou de césarienne, la quantité de moustiquaires imprégnées distribuées gratuitement…

Mais au-delà de ces indicateurs, les interventions des partenaires s’apparentent beaucoup plus à l’appui’ qu’au ‘renforcement’ du système de santé. La viabilité des districts de santé est loin d’être atteinte. C’est-à-dire des districts capables d’offrir des soins et services de qualité à un coût abordable de manière à couvrir les problèmes de santé des populations.
L’une des questions clés est la compréhension de la notion de renforcement des systèmes de santé par les acteurs. En dépit de la forte augmentation des financements liés à la santé qui passent par les Initiatives Globales de Santé, les systèmes de santé de la plupart des pays d’Afrique sub-saharienne restent faibles. En effet, ces financements visent l’atteinte rapide des indicateurs spécifiques par la fourniture des intrants spécifiques, l’identification de personnels spécifiques chargés de l’offre de soins, du suivi, de la supervision et de la coordination des activités à tous les niveaux de la pyramide sanitaire. Ces agents spécifiques travaillent en parallèle du personnel polyvalent qui reçoit peu ou pas d’appui.
En définitive, le district est une juxtaposition d’interventions des partenaires indépendants. Il y a autant de microplans que de partenaires. Evidemment, le système de formation, de rapportage et d’évaluation des districts suit également cette logique. Le niveau régional qui aurait pu servir de système tampon, de niveau intermédiaire entre le niveau central et les districts de santé est aussi fragmenté et mène parfois directement les activités au niveau des formations sanitaires dans les districts de santé. Ces interventions du niveau régional sont menées pour faire face à l’insuffisance de l’appui technique offert par l’équipe cadre de district aux formations sanitaires, et/ou amènent les équipes cadres de district à se dessaisir de leur rôle. Quelque soit la raison, la conséquence est la faible capacité des districts de santé à répondre aux besoins des populations.
Il est essentiel que la notion de renforcement des systèmes de santé soit revue par l’OMS et les partenaires intervenant dans la santé mondiale. Cette revue permettrait d’analyser le contenu des interventions actuelles destinées au renforcement des systèmes de santé, évaluer leurs efficacité et définir les axes prioritaires d’un renforcement effectif et global de ces systèmes de santé. Une meilleure compréhension de cette notion est une étape indispensable pour atteindre la couverture sanitaire universelle adoptée par les Etats membres de l’ONU en décembre 2012.

mardi 28 mai 2013

L’ASTHME : UNE CHARGE MORBIDE ET ECONOMIQUE ENCORE IGNOREE

savoircomprendre-over.com

L’asthme est une maladie très fréquente qui, malgré les grands progrès thérapeutiques réalisés au cours des dernières décennies, peut encore altérer la qualité de vie de certains patients. Sa gravité varie d’une personne à l’autre et elle se caractérise par des crises récurrentes où l’on observe des difficultés respiratoires. Une des façons d’améliorer les choses est de bien faire connaître l’asthme auprès du grand public qui se doit d’être informé sur les causes, les signes révélateurs, les facteurs déclenchant ou favorisant cette maladie chronique inflammatoire des bronches. Selon l’OMS,  100 à 150 million de personnes dans le monde  soit à peu près l’équivalent de la population de la Fédération de Russie, souffrent d’asthme et leur nombre est en augmentation. Au niveau mondial, on enregistre plus de 180 000 décès par an dus à cette affection. L’asthme n’est pas un problème de santé publique propre aux pays développés, mais dans les pays en développement, l’incidence de la maladie varie considérablement. Ainsi, l’Inde compte, selon les estimations, 15 à 20 millions d’asthmatiques, et dans la région OMS du Pacifique occidental, l’incidence dépasse les 50% chez les enfants. Au Kenya, la prévalence  avoisine les 20%.
Le poids humain et économique associé à cette affection est lourd. Le coût de l’asthme pour la société pourrait être réduit en grande partie par une action nationale et internationale concertée. 
·         Au niveau mondial, on estime que les coûts associés à l’asthme dépassent ceux de la tuberculose et de l’infection à VIH/SIDA réunis.
·         Aux Etats-Unis d’Amérique, par exemple, les coûts –directs et indirects-  annuels de l’asthme dépassent largement 6 milliard US$.
·         A l’heure actuelle, les soins aux asthmatiques et les journées perdues du fait de la maladie coûtent à la Grande-Bretagne environ 1,8 milliard US$.
·         En Australie, les coûts médicaux annuels directs et indirects associés à l’asthme atteignent près de 460 million US$.

La stratégie de l’OMS pour  lutter contre l’asthme se résume à «jouer un rôle noble » dans la coordination de l’action menée au niveau international contre la maladie. Elle consiste à soutenir les états membres qui cherchent à réduire la charge de la maladie, les incapacités et la mortalité prématurée qu’elle entraîne. Les objectifs de ce programme sont de: 
·         Renforcer la surveillance pour déterminer l’ampleur du problème, analyser ses déterminants et suivre les tendances, en mettant l’accent sur les populations pauvres et défavorisées;
·         Assurer la prévention primaire pour réduire l’exposition aux facteurs de risque courants, notamment la fumée du tabac, les infections fréquentes des voies respiratoires inférieures chez l’enfant et la pollution de l’air (à l’intérieur, à l’extérieur et sur le lieu de travail);
·         Déterminer des interventions efficaces et peu coûteuses, actualiser les normes de soins et les rendre plus accessibles aux différents niveaux du système de santé.

A cela s’ajoute, l’Alliance mondiale contre les affections respiratoires chroniques qui contribue à l’action de l’OMS pour lutter contre les maladies respiratoires chroniques. Son  intervention est axée sur les besoins des pays à revenu faible et intermédiaire, des populations vulnérables et elle encourage les initiatives conçues pour répondre aux besoins locaux.

dimanche 21 avril 2013

RENFORCER LE SUIVI-EVALUATION DES CENTRES DE SOINS POUR AMELIORER LA RETENTION DES PERSONNES VIVANT AVEC LE VIH/SIDA SOUS TRAITEMENT ARV

source : www.koupathair.com

L’ONUSIDA, dans son rapport de 2011 a indiqué que la  prévalence du VIH en Côte d’Ivoire est estimée à 3%. Avec une population estimée 22,5 million habitants en en 2011,  360000 personnes seraient infectées par le VIH. Les femmes représentent près des deux tiers des adultes vivant avec le VIH. En 2011, 13000 ivoiriens ont été nouvellement infectés par le VIH et près de 23000 sont décédés du sida (ONUSIDA 2012). En Septembre 2012, plus de 81000 adultes et enfants étaient sous traitement anti rétroviral soit une couverture d’environ 23%.


Le Plan d’Urgence du Président  pour la Lutte contre le SIDA (PEPFAR) est  un projet conçu sur cinq ans, 15 milliards de dollars pour lutter contre le SIDA dans près de 100 pays à travers le monde avec des initiatives ciblées dans les un quart du globe concernant les pays les plus affectés par le VIH/SIDA. Cette année, le PEPFAR qui est le premier bailleur de fonds, s’apprête à engager plus de 84 million de dollars de dépenses en Côte d’Ivoire en partenariat avec les organisations locales afin d’aider les ivoiriens à renforcer leur capacité de lutte contre cette menace à leur stabilité médicale, politique, économique et sociale. Ces fonds permettront de continuer à soutenir, à travers 6 partenaires de mise en œuvre soins et traitement, 358 sites de traitement anti rétroviral, dans 20 régions et 76 districts sanitaires.


Dans la semaine du 14 au 18 janvier 2013, une équipe d’experts du gouvernement américain (USG) du PEPFAR chargé du traitement adulte et des Groupes Techniques de Travail pédiatrique/PTME, a réalisé des concertations et des visites de sites durant 5 jours en Côte d'Ivoire, en vue d’examiner les succès et les défis de la prise en charge VIH chez les adultes dans les programmes de prise en charge du VIH. Le principal constat a été le problème du faible taux de rétention des patients sous traitement ARV à plus de 12 mois, qui varie entre 32% et 76% en fonction des sites. En guise de comparaison la rétention à 12 mois de l’ancien programme global intitulé ARV Track 1.0 entrepris dans 14 pays PEPFAR était de 80% à 85% dans la plupart des cas et 65% à la fin des 8 ans qu’a duré ce programme. La vision de l’équipe PEPFAR Côte d’Ivoire est de supporter le passage à échelle du Programme National des anti rétroviraux à l’accès universel des adultes de 80% et de l’accès des enfants de 65%, d’ici 2015. 


L’équipe d’expert USG/PEPFAR a recommandé à la Côte d’Ivoire d’identifier des stratégies novatrices pouvant permettre d’améliorer la rétention. La stratégie adoptée par l’équipe pays en étroite collaboration avec les partenaires locaux, est de mener une évaluation rapide des sites de traitement anti rétroviral soutenus par PEPFAR. Cette évaluation visera à rassembler les faits à un niveau plus bas basés sur des preuves concrètes, nécessaires à l’élaboration de plans d’actions spécifiques à chaque site. En outre, l’évaluation offrira une occasion pour impliquer les professionnels de santé dans l’analyse des problèmes liés au faible taux de rétention et la mise en place de solutions adaptées au contexte. Cela devrait aider à accroître l’appropriation par les structures sanitaires des plans d’action pour l’amélioration de la rétention. 




dimanche 3 mars 2013

UN MANIFESTE POUR LA SANTE MATERNELLE POUR L’APRES 2015




  • La communauté de santé mondiale doit s'appuyer sur les réussites passées et accélérer les progrès vers la réduction de la mortalité maternelle évitable dans un délai limité. À cette fin, un objectif nouveau et ambitieux pour la réduction de la mortalité maternelle est nécessaire dans le cadre des objectifs de développement pour l'après-2015, qui est dirigé et détenu par les pays non donateurs.
  • Cet objectif sur la mortalité maternelle doit être élargi pour englober la réalisation progressive des droits politiques, économiques et sociaux des femmes.
  • Avec le déclin de la mortalité maternelle, le monde doit maintenant se concentrer sur la prévention et le traitement de la morbidité maternelle, la mesure de ce qui est difficile, mais essentiel pour s'attaquer à la santé, la productivité et la dignité des femmes concernées.
  • Le cadre réussi de la continuité des soins doit être redéfini pour rendre les femmes plus au centre de nos notions de santé reproductive, maternelle, néonatale et infantile. La continuité des services, la qualité des soins, l'intégration avec le VIH et le paludisme, les maladies non transmissibles et les déterminants sociaux de la santé.
  • La communauté sanitaire mondiale doit concevoir un mécanisme de financement permettant d’aider les pays à mettre en œuvre leurs plans visant à réduire la mortalité maternelle et améliorer la santé sexuelle et reproductive.
  • Une attention plus grande doit être mise sur l'atteinte des femmes invisibles qui sont socialement exclues en raison de la culture, la géographie, l'éducation, le handicap, et d'autres forces motrices de l'invisibilité.
  • Un élément extrêmement important pour s'occuper de la santé des femmes et des besoins est l’attention pour l'amélioration globale de la qualité des soins. Le respect des soins de santé maternelle pour toutes les femmes est un impératif éthique, pas une option.
  •  La communauté de la santé maternelle doit inviter, et incorporer les voix des femmes elles-mêmes dans l'écriture de l'avenir de la santé maternelle. Trop souvent, les voix des femmes sont réduites au silence, ignorées ou signalées que de second rang. Les femmes doivent avoir la plate-forme et le pouvoir de façonner leur propre avenir dans la façon dont elles le souhaitent.
  • Pour la mère, son enfant nouveau-né est une partie précieuse et indissociable de sa vie et de son avenir. La santé maternelle ne peut pas être pleinement prise en compte, sans attaquer le nombre effrayant mondial de la prématurité, de mortinatalité et de décès évitables de nouveau-nés.
  •  Un écart important qui menace la santé des femmes et des mères dans l’avenir est l'échec catastrophique du manque d'informations fiables sur les décès maternels. Cette lacune dans la mesure, l'information et la reddition de comptes doit être une priorité pour le post-2015.
  •  Une formidable opportunité réside dans la technologie. Technologies de la santé mobiles et électroniques doivent s'assurer que les femmes sont reliées au système de santé de manière efficace et en toute sécurité, de l'éducation aux situations d'urgence, orientation vers des soins prénatals de routine de sages-femmes qualifiées.
  • La mise en place des technologies appropriées dans les mains des femmes offre une formidable opportunité de faire de l'autonomisation de ces femmes une réalité.
  • Enfin, nous devons répondre à toutes ces actions de manière durable, ce qui signifie que l'accès universel aux services de santé de qualité gratuitement au point de la demande au sein d'un système de santé solide, de soutien de la formation pour les professionnels de santé de premières ligne, de la planification familiale, à l'eau potable, à l'avortement sécurisé, et aux soins obstétriques d'urgence.
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Source: www.thelancet.com   Vol 381   February 23, 2012