lundi 4 juillet 2011

A PROPOS DE L'ORGANISATION DE L'OFFRE DE SOINS A ABOBO PENDANT LA GUERRE


Pendant les troubles qui ont précédés le deuxième tour des élections présidentielles en Côte d’Ivoire, nombreux sont les établissements sanitaires qui ont vus leur fonctionnement perturbé. La presque totalité (98%) des hôpitaux et autres centres de santé de la commune d’Abobo (un faubourg au nord d’Abidjan) ont été fermé, du fait de l’absence du personnel soignant. Ceux-ci ont dit craindre pour leur vie car il n’y avait plus de sécurité, ce qui est fort légitime. L’ONG internationale « Médecin Sans Frontière», pour répondre aux besoins criards de soins de santé, s’est installée à l’hôpital général d’Abobo Sud. Comme à son habitude en situation de crise, MSF n’offre que des services d’urgences médicochirurgicales. MSF a mis en place une organisation temporaire qui garantie la disponibilité des médicaments de première nécessité, l’accessibilité aux examens biologiques standard et le renforcement du plateau technique. Il a également renforcé son staff technique en recrutant du personnel sur place, au travers de contrat de courte durée. Par ce contrat, le personnel s’engage à assurer un paquet d’activités de soins médicaux, chirurgicaux et obstétricaux d’urgence moyennant une prime mensuelle plus ou moins consistante, qui lui est versée par MSF. Cela est de bonne guerre et cadre avec le contexte, mais ce même personnel a déserté son poste sous le prétexte « légitime » que sa sécurité n’était point assurée. J’en veux pour preuve qu’un chirurgien d’un autre hôpital de la même commune (HG Abobo Nord), absent de son poste tout le mois de mai, était présent à l’hôpital général d’Abobo Sud au côté de MSF. Le constat général a été que, le personnel qui, en temps normal n’était pas toujours disponible, a fait montre d'une ponctualité et d'une assuidité exceptionnelle à son « poste MSF ». Certains ont même élu domicile dans l’enceinte de l’établissement, dormant parfois dans leur bureau, juste pour ne pas manqué à l’appel. ils furent certainement guidé par la « conscience professionnelle ».
En tenant compte de ce qui précède, on est amené à faire les recommandations suivantes :
1) - Que l’état, par l’intermédiaire du ministère en charge de la santé, adopte la même attitude que les ONG et institutions internationales comme MSF, CICR, ACF, SAVE THE CHILDREN et autres Médecin Du Monde. C'est-à-dire que l’état, avec le soutien renforcé des organes du Système de Nations Unis, et conformément aux conventions de Genève (1949) et ses protocoles additionnels, garantisse la protection des blessés et malades ainsi que des personnels de santé en période de guerre.
2) – Que l’état prévoit aussi le versement des primes exceptionnelles, dites « primes de crise » aux personnels qui acceptent de consentir le sacrifice afin d’assurer le maintien d’un service minimum dans les établissements de santé en période de trouble majeur.

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