Le
PEPFAR constitue la pierre angulaire de l’Initiative Présidentielle de Santé Mondiale
(« Global Health Initiative » ou GHI), qui a engagé 63 milliards de dollars sur
six ans pour soutenir les pays partenaires dans l’amélioration et l’expansion
de l’accès aux services de santé. La vision ultime étant de créer une génération sans sida à travers les
trois axes stratégiques que sont : (i) Pérennisation et Responsabilité
partagée ; (ii) Qualité, Surveillance, Transparence, et redévabilité pour
l’impact et enfin (iii) Accélération d’interventions clés pour le contrôle de
l’épidémie.
De
ce fait, tous les sites et toutes les organisations qui bénéficient d’un
soutien de ce programme doivent être
intégrés dans un processus d’amélioration continue de la qualité à travers un
nouveau système de monitorage, appelé « Site Improvement through Monitoring System ou SIMS 2.0 ». Ce nouvel outil, remplace le Site Monitoring
System ou SMS, qui était utilisé
jusqu’en 2014. Le SIMS 2.0 a pour
but essentiel d’accroître l’impact
du programme PEPFAR sur l’épidémie du
VIH à travers un suivi
standardisé de la qualité des services au niveau des
établissements sanitaires et dans la communauté quelque soit le domaine
programmatique soutenu.
Ce
système permet d’une part, de mettre l’accent sur le principe de la redévabilité entre les acteurs du programme PEPFAR
et d’autre part de donner implicitement une idée de la qualité de l’assistance
technique que les points d’offre de services reçoivent des partenaires de mise
en œuvre (PMO) et/ou de l’équipe pays du PEPFAR. Ainsi, il donne une meilleure
compréhension de la qualité du programme du PEPFAR au point d’offre de service,
au sein d’une aire géographique donnée.
En
pratique chaque site ou organisation bénéficiant de l’appui du PEPFAR reçoit la
visite d’une équipe pays de cette institution au moins une fois par an. L’équipe
applique l’outil d’évaluation SIMS 2.0 à la structure, service par service et activité
par activité. L’opération se termine par l’attribution d’un score global en
pourcentage. Les partenaires de mise en œuvre qui soutiennent le site ou
l’organisation, ont dans leur cahier de charge la « mise à niveau » de
ces structures. Ces PMO pourront être jugés
par l’équipe pays du PEPFAR en fonction du score obtenu par le site visité, et
cela pourra conditionner la reconduite du contrat qui garanti l’attribution des
financements pour les années suivantes à ce PMO. On peut affirmer sans se
tromper que l’enjeu pour les PMO semble être désormais d’avoir de bons scores
aux visites d’évaluation SIMS pour s’assurer de la reconduite de leur
financement. Ainsi on est amené à se demander si les résultats issus de cette
activité d’évaluation reflètent réellement la réalité. Est-ce qu’une vraies
« mise à niveau » des sites et organisations est faite ? N’est
ce pas juste pour faire du saupoudrage et avoir bonne figure aux yeux de
l’équipe pays PEPFAR?
Par
ailleurs l’outil, dans sa forme actuelle semble faire la promotion du respect
des standards nationaux et internationaux car il s’adapte à la réalité du
système de santé en place dans le pays. Son application sur le terrain implique
les équipes issues des parties prenantes étatiques nationales. Par ailleurs, il
est important de retenir que les premiers utilisateurs au niveau le plus
décentralisé du système de santé doivent être impliqués dans le processus de
conception et de validation des outils de monitorage des activités sanitaires.
Toute
analyse faite, il ressort que le défi à relever ici reste l’appropriation effective
de cet outil par les autorités sanitaires des pays et de sa probable
utilisation dans le monitorage de l’ensemble des entités du système santé
nationale. Cela pourrait constituer une ébauche de solutions à l’obstacle de la
fragmentation des outils d’évaluation et
de mise à niveau efficiente des systèmes de santé.
Bangaly
Doumbouya