samedi 13 août 2011

PLACE DES COMMUNAUTAIRES DANS LE CIRCUIT DES SOINS AUX MALADES DU SIDA : UNE DELEGATION DES TÂCHES QUI NE DIT PAS SON NOM


Le passage à échelle de la prise en charge des personnes malades du VIH/sida, a véritablement commencé en Côte d’Ivoire à la fin des années 90. L’intégration de cette prise en charge dans le paquet minimum d’activités des établissements sanitaires s’est faite, selon une approche que l’on qualifierait de vertical, avec à l’avant-garde, des institutions non étatiques. La prise en charge qui se veut globale et multidisciplinaire, a hérité d’un modèle de soins conçu pendant les projets de recherche - notamment les essais cliniques – qui ont nécessité une méthodologie rigide et contrôlée. Pour cela, il a fallu faire recours à un nouveau type de personnel, qui n’existait pas auparavant dans le circuit des soins classiques. Il s’agit des Assistants Moniteurs de Données et des Conseillers Communautaires (CC) pour lesquels, des tâches ont été bien définies. Les CC avaient pour rôles essentiels d’assurer le volet psychologique et social de la prise en charge des patients. En effet, ils devaient faire le conseil préliminaire pour faciliter l’acceptation du test de dépistage VIH par le patient et faire l’annonce de son résultat. Pour les patients déclarés séropositifs au VIH, ils devaient prodiguer des conseils pour une meilleure observance du traitement anti-rétroviral (ARV) et aussi ils devaient animer des groupes d’auto soutien constitués par les malades. Les CC sont issus pour la plupart d’organisations locales de personnes vivant avec le VIH (PVVIH). La lutte contre le sida, bénéficiant d’importantes subventions internationales dans le cadre de l’aide au développement, permet aux CC de recevoir une prime mensuelle pour l’énorme travail qu’ils abattent. Par ailleurs, pour tout ce qui concerne la prescription des traitements ARV, elle est faite selon un protocole qui ne donne « l’exclusivité » qu’au médecin et à lui tout seul. Ce postula a de tout temps été défendu par les syndicats de médecins et aussi par le programme national de prise en charge médicale des personnes vivant avec le VIH (PNPEC). Mais en espace de 5 années, le nombre de PVVIH bénéficiant de suivi médical, a connu une hausse spectaculaire, allant presque du simple au double. On a assisté à une augmentation de la charge de travail du personnel soignant entraînant ainsi, une baisse proportionnelle de sa performance. Dans plusieurs centres de soins, la solution a été de confier l’exécution de certains actes médicaux au personnel d’appui non médical. Par exemple, à l’hôpital général Houphouët Boigny d’Abobo (commune Nord d’Abidjan), à l’hôpital général de Duékoué et au centre hospitalier régional de Man (région Ouest) – pour ne citer que ceux là - les médecins autorisent que les CC fassent la reconduction des traitements ARV chez des patients qui ne présentent pas selon eux, de problèmes sérieux. Parfois les CC doivent mesurer les constantes anthropométriques des patients (température, poids, taille etc.) et même évaluer leur état nutritionnel. Il n’est pas rare de voir que des CC formés sur le tas, effectuent des tests de dépistage VIH des clients, et cela dit-on pour « décongestionner » le laboratoire de l’établissement. Dans certains centres comme la formation sanitaire urbaine communautaire de Port Bouet 2 et le centre de santé urbain communautaire de GESCO (communes Ouest d’Abidjan), les CC sont autorisés à dispenser les médicaments ARV. Les médecins finalement ne voient les patients que quand il s’agit de poser le diagnostic et de décider de la mise en route du traitement ARV. Il n’y a pas de doute que, nous nous dirigeons implicitement vers une délégation de tâches qui ne dit pas son nom. Ces nouvelles responsabilités confiées au personnel communautaire dans la prise en charge des PVVIH - reconnaissons le - ont permis de désengorger le goulot d’étranglement naguère constaté dans les halls d’attente des postes de consultation. Les autorités sanitaires au plus haut niveau, gagneraient à reconnaître officiellement ce type d’intervention. Elles peuvent s’inspirer par exemple des expériences du Malawi et de l’Ethiopie où le « task shifting » a été utilisé pour résoudre le problème de pénurie de personnel de santé lors du passage à échelle des soins apportés aux malades du VIH/sida. Il ne faut surtout pas perdre de vu, la nécessité de renforcer constamment la capacité technique de ce personnel communautaire, qui dans tous les cas, doit travailler sous la supervision d’un personnel médical qualifié.

2 commentaires:

  1. Site intéressant. Continuez d'écrire!

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  2. Ils disent que le VIH / SIDA n’a pas de traitement, mais je leur prouve le contraire !!! Je m'appelle Leo de la République du Congo. J'ai vécu avec le VIH pendant tant d'années, prenant des médicaments antirétroviraux pour calmer le virus, à un point qu'il me manquait d'argent pour acheter ces médicaments. Mais il n’ya pas longtemps, j’ai lu des articles sur les médicaments d’Iyabiye en ligne, j’ai décidé de l’essayer pour voir si ce que je lisais était vrai et voici, c’était tout à fait vrai. Il m'a administré ses médicaments et après l'avoir utilisé, j'ai guéri, je suis allé à l'hôpital et j'ai subi un test de dépistage négatif, ce qui signifie que je ne suis plus contaminé par le VIH. Contactez-le si vous êtes intéressé: yabiyehealinghome@gmail.com ou appel / Whatsapp: +2348072229413

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